Maē est une artiste bordelaise aux multiples facettes. Fondatrice du 9136studio, elle y insuffle la couleur et donne vie aux émotions. Passionnée de peinture, influencée par le Superflat et les créations de Takashi Murakami, elle mêle aplats pop et culture japonaise avec sincérité. Originaire de Taverny et installée à Bordeaux, Maē puise son inspiration dans la nature, l’océan et les souvenirs marquants de son enfance.
En parallèle, elle exerce en agencement d’espaces chez IKEA, une activité qui nourrit son regard créatif. Ses œuvres, comme Under My Ocean, racontent un cheminement intérieur matérialisée par des couleurs vives. Découvrez son univers attachant, où l’imaginaire se conjugue avec une quête constante de beauté et d’authenticité.
Salut Maē ! Peux-tu te présenter et me dire quelques choses qui permettraient aux lecteurs de mieux te connaître ?
M : Moi c’est Maē (je m’appelle Maëlys mais je n’aime pas que l’on m’appelle par mon prénom). Je suis née en île de France et j’ai vécu jusqu’à mes 21 ans dans une petite ville paumée nommée Taverny. Aujourd’hui, je suis située à Bordeaux et je m’y sens chez moi, c’est vraiment une ville qui me correspond.
Je suis quelqu’un qui a mille passions et qui s’en rajoute toujours plus ! Déjà, il y a la peinture, qui a une place très importante dans ma vie. Mais j’aime tellement créer — je pense que c’est mon côté curieux aussi — que je pratique également la poterie, le tricot et la couture.
Je prends aussi le temps de m’aérer avec le surf, les balades en skate et la randonnée. L’océan est mon grand amour et j’ai besoin de nature aussi souvent que possible.
J’ai jamais eu réellement d’endroit préféré, mais j’aime beaucoup passer du temps dans la maison de famille de mon copain à Arès. C’est l’endroit le plus paisible et bienveillant que j’ai jamais vu. Un véritable havre de paix !
Tu es derrière le nom “9136studio”. Peux-tu m’en dire plus à ce sujet ?
M : « 9136 » était le digicode pour aller rendre visite à ma grand-mère maternelle, c’est un vrai souvenir d’enfance qui me tient à cœur. Je trouvais ça mignon et amusant de reprendre ces quatre chiffres pour représenter mon art, mais aussi pour représenter l’artiste qui se cache derrière eux.
Pour peaufiner ton style et ta maîtrise, as-tu suivi une formation ?
M : J’ai eu l’occasion de faire des études dans le domaine artistique : plus précisément, un master en Arts Plastiques que j’ai débuté à Paris et terminé à Bordeaux. A côté de ça, j’ai toujours dessiné et appris à me perfectionner grâce aux différentes rencontres que j’ai pu faire.
Quelles sont les 3 principales influences qui ont marqué ton chemin vers cette voie artistique (mouvement artistique, artistes,…) ?
M : L’art contemporain en général est pour moi une grande source d’inspiration. Mais progressivement, il est vrai que je me suis de plus en plus intéressée au Superflat. C’est un mouvement artistique créé par l’artiste très connu Takashi Murakami qui, grossièrement, mêle aplat de couleur et culture japonaise.
Comment décrirais-tu ton style et tes travaux en quelques mots ?
M : je dirais : coloré (pop), attachant et sincère.
Où puises-tu ton inspiration ? De l’idée initiale à la réalisation finale, peux-tu me décrire ton processus créatif ?
M : Je m’enferme dans mon atelier, je ne bouge pas, je cogite et à force de cheminer dans ma tête, il y a un moment où tout me vient d’un coup ! Je m’entoure de plein de choses qui me rassurent (toujours colorées), mais aussi de musique et je me laisse transporter par mon imaginaire.
Je commence toujours par écrire quelques mots qui me viennent à l’esprit, puis je fais des croquis sur carnet ou feuilles volantes (ça dépend de mon humeur ahah). Je prends le temps de bien choisir les associations de couleurs, avec des nuanciers que je fabrique moi-même. Les couleurs sont vraiment importantes dans mon travail. Ensuite vient le moment où j’attaque la réalisation de l’œuvre !
Quelle est l’œuvre dont tu es le plus fière ?
M : Je pense que c’est « Under my ocean » ! Cette toile m’a donné du fil à retordre. C’est la seule toile sur laquelle j’ai passé autant de de temps (plus d’un an et demi), mais sa réalisation globale l’exigeait. J’y ai mis énormément d’émotions et je suis vraiment fière du résultat.
Under My Ocean
Quelles sont les difficultés les plus courantes que tu rencontres dans tes ouvrages ?
M : Que le résultat soit beaucoup trop différent de ce que j’avais imaginé au départ dans ma tête. C’est vraiment le plus frustrant ! À part ça, il y a les coquilles courantes comme : “j’ai plus de peinture”, “il me manque une couleur”, “mon bras à dérapé”, etc.
Quel a été le plus beau moment que tu as connu grâce à ton art? A contrario, le moins bon souvenir ?
M : Je ne vais pas parler d’un moment mais de plusieurs. Pour moi chaque moment artistique, chaque rencontre que j’ai pu faire étaient de beaux instants. Je me nourrit du partage, des débats et de la créativité des autres. J’ai souvent l’occasion de vivre ça lors de mes expositions. Les moins bons souvenirs résident dans les projets qui ne voient pas le jour pour diverses raisons (ça arrive parfois…!) : c’est hyper frustrant héhé !
Comment imagines-tu l’évolution de ta pratique dans les prochaines années ?
M : Question difficile que je ne me pose pas vraiment. Je fais au jour le jour et ça me va très bien. Comme ce n’est pas mon « seul métier » il est difficile pour moi de me projeter : je me laisse guider, donc !
Parallèlement, tu es agenceur d’espaces à IKEA. Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ? Y trouves-tu ton compte artistiquement ?
M : Exactement, mine de rien j’ai besoin d’un minimum de stabilité et j’ai toujours voulu travailler dans l’agencement d’espaces (dans le visual merchandising) et je suis passionnée par tout ce qui touche à la décoration d’intérieur. Du coup, je suis à temps plein à Ikéa et j’adore ce que je fais. Bien sûr il y a des codes, mais il y a une part de créativité qui me suffit pour aimer mon métier et qui me permet, une fois rentrée chez moi, d’être toujours inspirée pour mes peintures.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans le graff, ou plus largement dans l’art urbain ?
M : De ne rien lâcher et de bien maîtriser son médium : que tu préfères utiliser la bombe aérosol, la peinture acrylique, la craie ou une autre technique. Il faut aussi travailler un style graphique unique pour être reconnaissable. Mais surtout, il faut kiffer !
Cite des artistes “émergent.e.s” que tu suis de près en ce moment…
M : Je suis de très près le travail de Dina (@dina.content) ses œuvres sont sincères et sa technique excellente. Et, je la cite souvent mais c’est elle m’a plus grande inspiration : Kashink ! Sa manière d’accorder les couleurs ensemble, d’utiliser le multi-eyes, etc. Tout est parfait dans son œuvre !
Pour en découvrir davantage sur le travail de Maē, rendez-vous sur son compte Instagram.
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